Santiago, le Chemin Vivant
« Nous n'usions d'aucune des inventions d'un monde égaré par l'argent,
les chiffres et le temps, et qui vident la vie de son contenu. »
Hermann HESSE - Le Voyage en Orient
LE Chemin de Santiago est réellement une autre planète où les Humains vivent en bonne intelligence, solidaires, où l'essentiel ne laisse aucune place à l'artificiel et au superficiel. Des êtres Humains venus d'une myriade de pays, de la Norvège à la Tasmanie, d'Argentine, d'Australie, des USA, d'Espagne et de Catalogne, d'Italie, du Canada, de France et bien d'autres contrées.
Pompier, flic texan, avocat, fleuriste, professeur, artiste peintre, informaticien, théologien communiquent comme frères et soeurs, sans artifices, en tous cas pour la plupart.
Vous allez croire que je suis devenu cinglé, mais parmi eux, il y a aussi des anges.
J'en ai rencontré quelques unes et quelques uns, et aussi un être encore plus incroyable, une jeune chinoise convertie au christianisme, tellement lumineuse qu'elle irradiait de sa joie, de son bonheur, toutes celles et ceux qui l'approchaient et partageaient un bout de chemin avec elle.
Tout d'abord, je veux rendre hommage à mes amis de rencontre sur le Camino del Norte Notre petite équipe s'est formée au fil des jours entre Pobeña et Santander. Nos nous sommes quittés le 11 septembre lorsque j'ai rejoint le Camino Francès, mais nous nous sommes retrouvés le 24 à Arzúa (Nadine, Kym et Frank, les autres ayant interrompu leur parcours entre-temps pour des raisons de contraintes professionnelles), l'avant-dernière étape où le Camino del Norte rejoint le Camino Francès et avons marché ensemble jusqu'à Santiago.
De gauche à droite :
1. Omar, de Porto-Rico 5. Kym, de Sheffield, England
2. Alba, de Catalogne 6. Javier, de Buenos Aires, Argentina
3. Frank de Melbourne en Australie 7. Nadine, qui vit depuis peu à Hambourg, en Allemagne
Et maintenant quelques portraits des anges que j'ai eu le privilège de rencontrer
Barbara, une resplendissante cousine de Thor et d'Odin descendue du Walhala pour m'accompagner plusieurs jours sur le Camino Francès et jusqu'à Santiago. Un caractère bien trempé, un rire éclatant, une présence, une culture impressionante et des idées bien arrêtées.
Nadine et Allen, mes sauveteurs au bord de la falaise El Brusco (voir la page Bilbao-Santander) précédant la superbe plage de Noja en Cantabrie.
Nadine, l'ange qui dansait parmi les campanules
Mes anges accompagnateurs et soutiens essentiels pendant la traversée des Pyrénées : de gauche à droite et de haut en bas : Corina, Stephany, Martina, Gunther who is not on the pictures, Carole, a french very friendly angel met in Markina Xemein, and Catharina, drinking rosé wine somewehre between Olatz and Markina Xemein. In the background, John from the USA, and working in Saudi Arabia
Camino del Norte from Bilbao : Kym from Shefflied, a highly inspiring and inspired very smart lady, a wonderful being.
Frank, a fireman, from Melbourne in Australia. He chosed the most difficult path called Camino Primitivo.
Nadine, toute en douceur, en sourires et en rires permanents avec Kym. Elles ne se sont plus séparées depuis leur rencontre, à Pobeña ou plus tôt, je ne sais plus ; mais c'est à Pobeña que je les ai rencontrées. .
Ce norvégien de 72 ans était bluffant de bienveilllance et de fraicheur.
Silke, jeune fille de Dresde en Allemagne nous a accompagnés pendant une seule journée avant de devoir rentrer chez elle, mais elle nous a laissé un magnifique souvenir.
Anna, une Allemande de taille avec un sens de l'humour remarquable, et Arina Berlinoise d'origine Russe qui nous a épatés par son courage. Malgré des blessures importantes au pied, elle a tout de même poursuivi sa marche jusqu'à Santiago. Elles étaient avec Bill, un New-Yorkais radieux qui a dû interrompre son voyage avant Santiago et dont je n'ai pas de photo, malheureusement.
Lisa, une Etats-unienne qui enseigne l'Espagnol à des compatriotes à Madrid. Elle vient de Saint-Louis dans le Missouri. Très prolixe, elle était positivement curieuse de ceux qui l'entouraient.
Björn and Ayfer, couple danois croisé à plusieurs reprises jusqu'à Santiago. Le prénom Ayfer a été choisi par son père, car grand admirateur de la tour Eiffel.
Tunde, rencontrée à la sortie de Villafranca del Bierzo, localité qui fut un temps sous la tutelle de l'Abbaye de Cluny. Transylvanienne,elle m'a entrainé ce matin là en pleine montagne alors qu'une alternative plus courte et plus simple allait le long d'une route. Je n'ai pas pu lui en vouloir, c'était dur mais magnifique. Après des semaines sans nouvelles, elle vient de me joindre via WhatsApp alors que je venais juste d'ajouter sa photo sur ce site. Vous croyez toujours au hasard ? Pas Moi !!
Amandine, une Française rencontrée entre Llanes et Ribadesella. Nous avons marché de concert pendant cette journée, puis nous sommes perdus de vue par ma faute peu après l'arrivée à Ribaseya (variante en dialecte local).
Dommage ! Intelligente et cultivée, un caractère bien trempé, elle officie en tant que documentaliste spécialisée dans les livres pour enfants dans la banlieue sud de Paris.
ET PUIS IL Y EUT CELLE QUI PROPAGEAIT LE SOUFFLE DE DIEU
Colin POWELL, pas le menteur du Pentagone, mais un théologien anglican de qui émanait une grande zénitude. Humble et bienveillant, il avait un peu de mal à tenir la distance et le rythme, mais ne le faisait pas savoir. Il marchait sans se plaindre, peu disert mais chaleureux et très présent. Il poussait l'humilité juqu'à coucher sans les couloirs hors des dortoirs pour ne pas déranger les autres par ses ronflements qu'il savait puissants...
Yu-Xin fut pour moi un révélateur, le souffle, la voix, l'Esprit de ce qui m'a mené sur ce chemin, quel que soit le nom que l'on puisse donner à Celà, vivant, de qui nous participons, qui nous aime infiniment même s'il nous est impossible de l'exprimer ou même de le comprendre. Ses voies sont impénétrables, n'est-ce pas ?
Venue du centre de la Chine, convertie au Dieu des Chrétiens, Yu-Xin était pour nous tous qui l'avons approchée une émanation de la lumière de cette intelligence infinie qui nous englobe et qui est là sur le Chemin à chaque instant, et au plus profond de chacun d'entre nous.
En Chine, Lao-Tseu parlait du «Tao», et Tao, en Chinois, signifie Chemin.
Que l'on nomme l'intelligence universelle qui nous porte Grand Esprit, Dieu, Tao, Tat chez les védantistes, où que l'on ne la nomme pas chez les Bouddhistes, «Celà» nous accompagne et nous guide dès lors que nous développons une véritable attention au présent, une réelle ouverture à la Providence. Pour ma part, Yu-Xin fut son messager sur mon chemin de Compostelle. Je lui dois une immense renaissance en Vérité.
Le Chemin est Eternel et sans retour.
Léonie, un sourire, une gentillesse à toute épreuve, beaucoup de douceur, de discrétion et d'humilité.
Une Italienne, du Sud je crois, dont je n'ai plus le prénom, que j'ai croisée de temps en temps, pendant quelques jours, resplendissante !
Asja, de Bayreuth si ma mémoire est bonne, chercheuse de son état, en matière environnementale.
Paloma, ma dernière rencontre en arrivant à Royan le 23 octobre, Royan atteint au bout de 3 jours de marche à partir de Saint-Jean d'Angely, LE tronçon qui me manquait pour boucler mon itinéraire entre La Mothe Saint-Héray et Santiago.
Elle revenait d'un long périple à vélo pour aller vers Madrid, son point d'attache.
Son prénom, qui signifie Colombe en français, fut à coup sûr un ultime clin d'oeil, pour cette fois, de Celà - ou Celui - qui nous accompagne tous sur le Chemin.
Pascale et Paul, un couple d'anges de Saint-Anges d'Angely. Ils m'ont accueilli chez eux superbement, et m'ont hébergé pour la nuit avant de me faire visiter la lanterne des morts et la vallée de FENIOUX, magnifique endroit. Ils m'ont ensuitre déposé au bord du chemin en direction de Saintes.
Parthenie, radieuse et illuminante, fleuriste à Sydney, passait par là sur un parcours de six mois autour d'une partie du Monde. Je l'ai rencontrée, il me semble, entre Palas del Rei et O Pedrouzo, un peu avant Santiago. Elle avait l'immense élégance de ramasser les bouteilles en plastique qui avaient été jetées ici et là par des «pèlerins» peu scrupuleux pour aller les déposer dans des poubelles prévues à cet effet. Nombre de ces pseudo-pèlerins sont ceux que l'on dénomme les «turigrinos» des derniers 100 km qui rejoignent le chemin un peu avant Santiago juste pour accomplir le nombre minimum de kilomètres qui leur permettra de récupérer la très convoitée Compostela délivrée par la Cathédrale de Saint-Jacques. Nous nous sommes revus à Saint-Jacques, puis à Porto où nous avons dîné dans un superbe endroit, le restaurant Vinhas D´alho, au bord du Douro, en dégustant doucement quelques airs de Fado.
Eleonora, Sicilienne et son compagnon Gianmario, rencontrés à l'auberge Vieira de San Martin del Camino, juste après León. Nos nous sommes vus et revus et rerevus tout au long de nos étapes, mais pas assez à mon goût, jusqu'à Santiago. Deux merveilleux pèlerins ! Ils ont réalisé un film d'une vingtaine de minutes sur YouTube avec grand talent, film que je vous conseille vivement de regarder. Il m'a donné envie de repartir dès que possible !! Vous pouvez le voir en cliquant sur l'une de deux photos ci-dessus.