« L'Eternité tient dans le coeur d'une cerise»Daniel REYNAUD
Je suis donc parti de Royan le mardi 31 mai au petit matin, en prenant le bac traversant l'estuaire de la Gironde, qui m'a déposé au Verdon-sur-Mer !
Le quai de débarquement est assez sinistre sous la grisaille ambiante, mais pas de pluie. Le chemin de Soulac, alias la voie des Anglais, est bien indiqué.
Les premiers 8 km jusqu'à Soulac se font le long d'une piste cyclable agréable, en sous-bois au début.
Première pause à Soulac, avec un centre très animé, et un marché où je fais quelques provisions.
La deuxième partie de la journée a été plus difficile, surtout au-delà des premiers 20 km.
J'ai cru que je n'arriverais pas jusqu'à Montalivet où j'avais prévu mon premier bivouac après 34 km de marche. Beaucoup trop ! Il faudra que je réduise mes étapes à 20, maximum 25 km, les jours prochains.
Je suis arrivé tout de même, mais sur les genoux. Heureusement, un grand merci à Claire Lise Calladine, je m'étais équipé de deux bâtons de marche sans lesquels je n'aurais assurément pas pu aller jusqu'au bout de cette première étape.
Montalivet avant la saison, fait un peu penser à un bourg à l'ouest du Pecos, très peu de monde, de nombreux commerces fermés.
Dîner au restaurant "Les copains d'abord", où j'ai pris une spécialité de la région, .... une choucroute, le plat du jour, avec quelques verres de pinot noir d'Alsace pour me remonter. Délicieuse, la choucroute, faite maison, miam !!!
2ème Jour - mercredi 1er juin - Montalivet => Hourtin
Deux parties bien distinctes aujourd'hui : Les 2 premières heures, une immense ligne droite le long d'une route, sans grand intérêt. Quelques cyclistes, dont un casqué, tout de noir vétu, sur un vélo couché, qui me lance un tonitruant "Buen Camino".
Quelques kilomètres plus loin, la piste cyclable et le chemin de Saint-Jacques se séparent, et là, je pénétre dans la forêt du Flamand, une merveille !! Personne, le silence, à part quelques oiseaux bien sûr. Et puis, première rencontre ! C'est un mulot qui traverse la piste devant moi, s'arrête à 1 mètre, se retourne et me regarde, assis, pendant un bon moment. Je n'ai pas pensé une seconde à le prendre en photo. Je l'ai moi aussi regardé en silence avec bienveillance, puis j'ai repris ma marche tranquillement.
Un peu plus avant, la configuration du chemin change radicalement et je vais continuer sur un terrain très sablonneux où la marche est substantiellement plus fatigante, mais la forêt est vraiment magnifique. Deuxième rencontre, cette fois avec un grand cervidé, mais ce fut bien plus rapide, ce dernier n'ayant pas la curiosité d'un mulot.
Il reste néanmoins en bord de piste, ici et là quelques portions d'un pavage qui parait très ancien. Visiblement les élus du coin, la commune de Naujac-sur-mer, n'y accordent aucun intérêt, et le camping municipal dit du Pin Sec, à mi-parcours, est fermé. Si la piste était mieux entretenue, je parie que le passage serait plus fréquenté et le commerce en profiterait assurément.... mais il y aurait peut être moins de petits mulots curieux !
En fin d'après-midi, arrivée à Hourtin-Plage au bout de 24 km, dans un énorme camping "industriel" avec mobil-homes, hôtel, restaurant, petit supermaché, boutiques, etc....
Je dîne au restaurant du dit camping, avec un fond "musical" épouvantable sur grand écran de télévision. Horrible ! La musique est d'une nullité crasse, avec un rythme syncopé désagréable, entendue mille fois, les paroles sont d'une niaiserie incommensurable. Je me demande comment les producteurs de cette soupe indigeste arrivent à gagner de l'argent, et ces ersatz de chanteurs à avoir le moindre succès. Je me demande pourquoi le management d'un restaurant croit qu'imposer cette daube sonore va permettre d'attirer des clients. Non-sens ! A l'avenir, je fuirai systématiquement tout commerce ayant décidé d'abrutir ses clients avec du bruit.
Physiquement tout va bien, très mal aux cuisses, normal, les pieds un peu endoloris, une mini-forêt entre chaussettes et chaussures, tout va bien ! Les 15 kg du sac à dos sont tellement bien répartis (sac 65 litres d'Osprey) qu'ils ne provoquent ni gêne, ni fatigue.
3ème Jour - jeudi 2 juin - Hourtin-Plage => Lacanau-Océan
Aujourd'hui, je vais quitter le chemin balisé de Saint-Jacques pour suivre une piste cyclable.... interdite aux cyclistes, car très dégradée. Elle a été construite par la Wehrmacht pendant la 2ème guerre mondiale, un mètre de large bétonné, mais il manque de sacrés tronçons, et d'autre parties sont en mode puzzle. Une autre piste plus moderne contourne le site mais c'est vraiment dommage. Cette partie est magnifique, et l'étroitesse du passage ajoute au plaisir d'avancer.
Très beau temps avec un ciel un peu voilé. Jen'ai pas vu une goutte de pluie depuis le début alors qu'il semble pleuvoir sur presque tout l'hexagone. Merci Saint-Jacques ??
Petite chose vivante perdue au milieu de cette beauté forestière, je me dis que cette planète serait probablement bien plus sereine sans la présence des homo qui se prétendent sapiens sapiens, assez stupides pour abîmer toujours plus les endroits où ils vivent, témoins quelques hectares ici et là ratiboisés par l'avidité et la cupidité. Nous sommes une bande de barbares bien moins intelligents que les petits mulots curieux de la forêt du Flamand. Nous ne méritons vraiment pas cette splendeur paisible. Le jardin d'Eden est là mais nous ne le voyons pas, et il sera toujours là, bien longtemps après que nous aurons disparu à force de bêtise et d'aveuglement.
L'étape sera un peu écourtée aujourd'hui, car je vais être accueilli à Carcans-Plage par mon épouse et mon fils Tristan après une vingtaine de kilomètres parcourus avec un plaisir croissant. Ce dernier habite Lacanau-Océan où je vais faire relâche pendant les deux prochains jours.
4ème jour* - Dimanche 5 juin - Lacanau-Océan => Le Grand Crohot.
Deuxième départ, après quelques bons moments et bons dîners à La Cabane et au Bistrot des Cochons, deux adresses de Lacanau Océan que je vous recommande. Accueil et service professionnels et chaleureux avec des talents culinaires avérés. Les deux meilleurs endroits de Lacanau-Océan à l'écart des pièges à touristes du bord de mer.
Changement radical ce dimanche, les pistes sont envahies par des randonneurs et surtout des vélocipédistes. Heureusement, des chemins destinés aux urgences suivent en parallèle les pistes cyclables et sont beaucoup plus agréables aux pieds des marcheurs.
Les promeneurs du dimanche sont en général agréables et curieux de ma présence. Un couple m'invite même à partager son repas et à boire un verre de vin. L'homme est très volubile et parle espagnol. Nous échangeons donc quelques phrases au sujet de Santiago.
Etape assez longue et fatigante, des dunes à traverser ayant remplacé le terrain plat des premières étapes.
Arrivée dans un paysage totalement préservé grâce au zèle et au contrôle de l'ONF, bravo messieurs, vous ne faites pas que ratiboiser des hectares et des hectares de forêts.
Le camping Brémontier est au milieu des pins, tenu par un jeune couple très actif et très accueillant, répondant sans délai et avec le sourire au moindre besoin exprimé.
Tente installée avec une certaine difficulté. C'est une tente norvégienne à double paroi, de la marque Helsport, not hell for god's sake, dont la totalité des éléments pèse moins d'1,9 kg. L'intérêt est de pouvoir y ranger la totalité de mon équipement.
Dîner dans un snack-pizzeria à proximité, seul commerce ouvert ce dimanche soir, dont la gérante est un personnage remarquable. Fort dynamisme et optimisme éclatant au fond du regard malgré un contexte familial carrément dramatique.
En regagnant le camping, j'ai rencontré mes voisins arrivés en caravane le jour même en provenance du Lot. Les parents du mari sont venus du Montenegro. Réfugiés, ils furent obligés de résider à Biscarrose et ne pouvaient travailler que dans l'industrie du bois ou l'agriculture, et ils furent obligés de subsister dans ce contexte et sous ces contraintes jusque dans les années 50. Nous discutons et nous trouvons des points communs, notamment le Golfe Persique où nous avons chacun passé quelque temps, dans la recherche d'hydrocarbures pour l'un, dans l'hôtellerie pour ce qui me concerne. Nous finissons la soirée à 3 autour d'une petite bouteille de Bordeaux... qui ne sera pas de sitôt retenue parmi les grands crus classés, mais acceptable.
Le lendemain matin, mes voisins m'offrent un café avant le départ et nous échangeons nos coordonnées.
« Si ton chemin n’a pas de cœur, quitte-le !»Un indien d’Amazonie
5ème jour - Lundi 6 juin - Le Grand Crohot => Arcachon
Aujourd'hui, course contre la montre. Il faut que je sois à l'embarcadère du Cap Ferret à 16H30 pour arriver à Arcachon à 17H30 pour trouver un vendeur de chargeurs de téléphone... ouvert le lundi ! Je viens de me rendre compte que j'ai oublié le mien à Lacanau chez mon fils.... Ce n'est pas gagné !
Sachant que je démarre à 10H30 après pliement de la tente, ablutions matinales et paquetage, il me reste donc 6H00 pour parcourir les 19 km jusqu'au quai Bélisaire. Il faudra donc que je marche à une moyenne de plus de 3KM/H pauses comprises.
Je trace la route, vroum vroum (l'expression amusera Chantal), dunes y compris, ces dernières ayant plus de caractère qu'auparavant. Et j'arrive même avant l'heure, avec 3/4 d'heure d'avance.
Entre temps, j'ai rencontré un marcheur qui était parti du Puy sous la neige pour rejoindre Saint-Jean Pied de Port puis retour via Bordeaux. Nous échangeons quelques trucs et infos sur nos parcours respectifs, mais je ne dois pas trainer, ce qu'il comprend et nous continuons, vroom vroom, mais cette expression est bien peu adaptée à la marche.
Une foule compacte se presse sur le quai d'embarquement et il faudra rien moins que trois bateaux pour accueillir un groupe de retraités en goguette et une armada de cyclistes espagnols.
Très agréable traversée d'une bonne demi-heure jusqu'à Arcachon, station de villégiature assez réussie architecturalement, remplie pour bonne partie de super-égos à grosses voitures et allures condescendantes. Des fêtus de paille qui croient naïvement qu'ils sont des grains de sable plus importants et indispensables que les autres.
Rappelons Nietzsche au passage : « Ils restent des serviteurs et des êtres attelés même si leurs harnais d'or les font reluire.»
Au bout du compte, je trouve une boutique ouverte qui me vend LE graal du jour. Il faut vous dire que je me sers de mon smartphone, un HTC 820 (je ne suis pas payé pour la pub) comme GPS à l'aide d'un logiciel gratuit, Viewranger, excellent, qui lit les cartes IGN au 1:25000 ème, pas gratuites (abonnement de 26 € pour un an) que l'on peut télécharger sur le téléphone, ce qui évite de se trouver en rade de batterie au mileu du gué. Mais marcher trop vite sabote partiellement la «coïncidence silencieuse» dont je vous parlais au début. J'essaierai de ne plus rien oublier. Je fais une checklist tous les matins...
Côté hébergement, ce soir ce sera un hôtel, prix de la nuit raisonnable au regard du contexte, le Comfort Aquamarina, situé face au port de plaisance . Dîner de produits locaux à côté de l'hôtel, au «Pique assiette», à inscrire également dans vos tablettes. Très bonne musique d'ambiance des années 70 dont «reach out» des Four Tops pour les amateurs, ce qui est assez rare pour être souligné, très bons plats. Même le pain est délicieux.
6ème jour - MARDI 7 JUIN - ARCACHON => LE PYLA
Rien de bien saillant aujourd'hui. Demi-journée de repos et de ballade dans la ville. Un peu bizarre de se retrouver plongé dans l'agitation de la la comédie humaine après l'expérience du silence et de la beauté des bains de forêts.
7ème jour - MERCREDI 8 JUIN - LE PYLA => BISCAROSSE PLAGE
Cet après-midi, départ vers le Pyla, peu de kilomètres mais des dunes et des dunes. Pas de photos, la dune du Pyla ayant été photographiée par des bataillons de professionnels des millions de fois. Traversée un peu pénible de quartiers résidentiels sans grand intérêt, sauvés par leur gangue de pinèdes aux parfums denses, seul véritable agrément de cette marche. Camping..... standard !
Hé bien oui ! Il s'agit bien d'une vingtaine de pingouins en uniforme attachés à un filin sous un hélicoptère. Ils ont des jeux originaux, dans l'armée française, non ? Comment prendre l'air du temps !! A la sortie de la forêt, petite zone commerciale avec l'inévitable snack-pizzeria-restaurant-bar tenu par deux types qui semblent tout droit sortis du film "Coup de torchon", l'air un peu louche à priori, pieds nus pour l'un d'entre eux, le Chef apparemment. A table près de moi, un personnage dans le même genre, un pied sur la table, vivant la moité du temps à Taïwan, voulant refaire le monde en beaucoup mieux, pas très tolérant pour les possédants. Mais finalement, nous terminons le repas en discutant tous les 4 des travers de notre espèce et de notre planète. Le Chef m'offre même une petite terrine de pâté de campagne au moment de mon départ.
Biscarrosse-Plage, avec 2 R, c'est minuscule, quelques immeubles-résidences d'été qui ont l'air plutôt mal placés ici, la nature, les dunes et le sable faisant indubitablement loi. Temps superbe, pas mal de vent !
Arrivé en milieu d'après-midi, je prends serviette et maillot de bain, et hop à la plage. Pas mal de monde, et notamment des kitesurfers très pros qui profitent des bienfaits d'Eole pour littéralement "s'envoyer en l'air".
Je savais avant d'arriver que l'armée française s'était réservé l'utilisation exclusive du bord de mer entre Biscarosse et Mimizan-Plage. J'ai voulu vérifier en marchant jusqu'à la limite autorisée, 800 mètres plus au sud, et là, je me retrouve devant un panorama qui rappelle une scène du film La "Planètes des singes", la version avec Charlton Heston (voir plus bas). Je me rapproche jusqu'à lire le panneau en haut d'un poteau on ne peut plus rébarbatif. Pas très engageant commme vous pouvez le voir. Je demande à l'hôtelier qui me dit que je n'ai aucune chance de passer, même les surfers qui dérivent sont cueillis par la Police Militaire. Je pense à traverser pendant la nuit, mais il sourit en me disant : "radars". OK, je vais donc contourner par Parentis et Saint-Paul en Born pour le repos de nos militaires en mal d'exercice. 2 Jours de marche pour contourner "l'obstacle", mais bon ! J'ai tout de même appelé le numéro du service Communication du camp...... qui n'a jamais répondu.
8ème jour - JEUDI 9 JUIN - BISCAROSSE PLAGE => PARENTIS EN BORN
Départ matinal pour Parentis en Born à 26 km. Très belle journée, toujours pas de pluie depuis le départ, Master Jacques est bienveillant ! Début le long d'une piste cyclable, et là premier avertissement, dénivelé de 10%.
Non seulement le dénivelé fut à la hauteur de l'annonce, mais la piste cyclable fut rapidement remplacée par des sentiers très sabloneux avec des dénivelés tout autant substantiels pendant les 10 premiers kilomètres, jusqu'à ISPE.
Mais tout de même
En sortant de la forêt, le paysage change du tout au tout. Bord de lac à la suisse. Reposant ! Je repars vers Biscarosse Ville, petite bourgade en plein soleil, bien calme. Je déjeune au Biscantou en dégustant mon premier axoa, une recette basco béarnaise à base de veau en petis morceaux et de poivrons. Celui-ci est particulièrement réussi ! Tout le monde est très cordial dès que je parle de Compostelle. Un client m'aide à remettre mon sac à dos et me propose de m'accompagner en voiture jusqu'à Parentis, ce que je refuse, bien sûr !
Je repars sous un soleil de plomb en longeant des zonnes commerciales et industrielles plus grandes que le bourg ; la piste cyclable que je suis longe une route à la circulation automobile très dense, pas d'ombre, difficile. Après une dizaine de kilomètres, OUF, je bifurque à droite pour une petite route calme jusq'au camping du soir, le superbement nommé "Pipiou". Bracelet obligatoire pour aller à la piscine, accueil très agréable, participation donative pour les pélerins.
Beaucoup de Polonais dans ce camping !! J'apprendrai le lendemain que ce sont des travailleurs saisonniers participant à la cueillette de fruits.
Bord du lac de Biscarrosse à Ispe.
Canal à l'approche de Biscarrosse Ville Clin d'oeil à Jean-Baptiste
Photo sur set de table du Biscantou montrant un orme de 700 ans qui a dû être abattu à Biscarrosse il y a 3 ou 4 ans pour cause de maladie.
9ème jour - VENDREDI 10 JUIN - PARENTIS EN BORN => SAINT-PAUL EN BORN
Coups de tonnerre et vent fort me réveillent à 7H00. Je saute du "lit", je range tout à vitesse grand V, je démonte et range la tente puis me réfugie sous l'auvent du snack en attendant patiemment l'ouverture pour prendre un petit-déjeuner en laissant la pluie opérer son ouvrage.
Dès accalmie, Je me lance sur un sentier conseillé par les agents du camping, sur carte, raccourci qui permet de gagner 2 à 3 km. Ce qui n'est pas dit sur la carte, c'est la configuration marécageuse du dit raccourci, et les multitudes de moustiques aux aguets après la pluie. On se croirait soudain au fond de la Louisiane, voire de l'Amazonie. Les petits suceurs de sang s'en donnent à coeur joie. A ce moment, un jeune homme sorti de nulle part me croise. Il ne répond pas à mon salut, mais me lance avec un bon sourire : "ce matin, ils piquent". Trois jours plus tard, je suis toujours obligé de procéder à des étalages de crème pour ne pas trop souffrir des démangeaisons intenses sur les jambes et les bras. Merci le Pipiou !!
C'est quelques kilomètres plus loin qu'elle apparut, sortant du bois. Non pas une nymphe, mais une jeune fille blonde et souriante sur le chemin de Compostelle qui venait de dormir là. Nous nous présentons. Elle s'appelle Johanna, a 20 ans, vient de Hambourg, mais a pris la route à partir de Tours. Allemande par son père et Polonaise par sa mère, elle a décidé de partir un jour sans vraiment savoir pourquoi. Nous prenons donc la route ensemble en devisant beaucoup, de philosophie, de spiritualité comparée, chrétienne, elle est chrétienne catholique, bouddhiste et taoïste. Nous traversons la plus belle forêt que j'aie jamais vue en marchant dans des herbes hautes et humides et il ne me vient même pas à l'idée de la photographier. Tout à coup une averse, et nous nous rendons compte dans le même temps que nous avions dévié du chemin. Master Jacques est espiègle ! Nous finissons notre parcours en nous installant au camping de "La Clairière" à l'entrée de Saint-Paul en Born. Le camping est occupé à 80% de Polonais. La journée de termine doucement, chacun de nous étant quelque peu exténué. A 21H00 tout le monde est couché. Le premrier réveillé s'engage à réveiller l'autre. Beaucoup de pluie et pas mal de vent pendant la nuit, mais le matin, tout va bien.
« Nous n'usions d'aucune des inventions d'un monde égaré par l'argent, les chiffres et le temps, et qui vident la vie de son contenu.» Hermann HESSE - Le Voyage en Orient
*Je compte les jours de marche, pas les jours d'arrêt (2 jours de pause à Lacanau Océan)
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Petit zoom sur mon principal équipement, ma tente, que vous n'aviez pas encore vue. Je rappelle qu'il s'agit d'une Helsport Ringsting 2 norvégienne à double paroi. Elle pèse 1,9 kg tout compris, relativement légère dans sa catégorie mais trop lourde... dans le sac à dos qui frise les 16 kg, 3 litres d'eau compris. Par contre, le trépied que vous voyez à l'intérieur est à la fois très léger et une bénédiction pour s'asseoir où que vous soyez. Très très reposant ! Je ne regrette vraiment pas de l'avoir !
11ème Jour - Lundi 13 juin Mimizan-Plage => Contis-Les-Bains
Ce matin, c'est crachin breton avec fort vent d'ouest (voir photo ci-dessus). Après quelques huitres d'Arcachon, j'adore leur légère amerturme, avec un vin épouvantable prétendument en provenance de Bordeaux, je démarre tant bien que mal. Forêt de pins à nouveau, et la pluie et le vent cessent pour me laisser cheminer paisiblement.
Arrivée à Contis-le-Bains dans un camping "de luxe" où l'accueil est chaleureux, l'emplacement assez marrant, au bord d'une rivière dans un cadre qui fait vraiment africain, sanitaire superbes, restaurant accessible par forfait demi-pension.
Nuit avec pluie et fort vent d'ouest, toute la nuit. Sommeil précaire. Le matin, plus de vent, plus de pluie.
Départ de Contis à 10H00, je dois compter entre une heure et demi et deux heures pour ranger mes affaires et plier ma tente en prenant bien soin de ne rien oublier dans les coins. Rigueur oblige ! Le affaires sales dans le sac noir, les affaires propres dans le sac blanc, tenue(s) de ville dans le grand sac imperméable, toile de tente pliée et rangée en bas du sac à dos contre mon dos, juste au dessus du duvet et du matelas auto-gonflable.
Je ne sais pas si tous les cyclo-touristes se sont donnés rendez-vous ce jour là, mais il sont des centaines, parfois par groupes compacts de plus de 10 à la fois.
Et puis des rencontres, aujourd'hui ils s'arrêtent pour me parler ! Tout d'abord un couple de Nantes qui remonte d'Hendaye par la vélodyssée (Hendaye-Nantes je crois !). Puis, une heure plus tard, je m'installe sur mon trépied (voir plus haut) pour déguster ma salade de thon, mon chorizo basque et mon comté bien affiné quand arrive Jean. Nous discutons pratique, il n'a plus de batterie pour son téléphone, je lui donne un peu de chorizo, il me propose alors un coup de rouge et me sort un Madiran très honorable que j'honore modérément. Il me promet de rendre visite à mon beau-frère Pascal dans son restaurant "La Taupinière" à Vannes.
Un peu plus tard, je vois un étrange attelage se rapprocher. Il s'agit d'une voiturette électrique d'handicapée, suivie d'une remorque, voiturette sur laquelle Annette remonte doucement avec ses trois chiens vers la Hollande.
Puis, discussion avec un forestier qui a l'air bien perplexe face à ces centaines de pingouins qui passent en ayant le loisir de se promener pendant des jours et des jours. Mais toujours aucun pélerin à l'horizon !
En fin d'après-midi, arrivée au camping "Les tourterelles" tourterelles qui devraient faire un procès à celui qui a usurpé leur nom pour construire ce camp de concentration de plusieurs centaines de bungalows ou mobil-homes immobiles. Accueil un peu bizarre par une employée qui n'a pas inventé la poudre, ni rien d'autre d'ailleurs. Quant au reste du staff, même pas bonjour, des fourmis qui ont oublié ce qu'était un sourire.... et un client. Les reste est à l'avenant, sanitaires dans un état assez pitoyable, aucun service sauf une boulangerie.
Le soir, visite de Saint-Girons Plage, 2 boutiques, une supérette, trois ou quatre restos, un bar à l'ouest du Pecos avec des personnages atypiques, rustiques et sympathiques. Conversation impromptue autour du cinglé qui va à Saint-Jacques.
Diner dans le resto du coin qui sert une merveille, des anguilles de l'Adour en persillade, avec un verre de Saint-Emilion, vraiment excellent.
12ème Jour - Mardi 14 juin Contis-Les-Bains => Saint-Girons Plage
Arrivée à Moliets-et-Maa ce mercredi 15 juin après une marche à travers des endroits magnifiques. Parti de Saint-Girons Plage vers 9H30, à l'issue d'une nuit agitée, beaucoup de vent et pluie ininterrompue. Mais ce mercredi matin, le soleil est de retour. L'itinéraire "officiel" du Chemin est plutôt bizarre puisqu'il quitte la côte pour plonger plein Est vers Léon et son étang. Pas de piste cyclable au départ de cette étape. Une première partie sur piste asphaltée... il y a longtemps. Plein de trous d'eau. Je croise une voiture avec caravane qui avance tant bien que mal en zigzag entre les trous d'eau. Puis plusieurs côtes sablonneuse en sous-bois dans paysage boisé et très vallonné. Retour à la piste cyclable sur quelques kilomètres jusqu'au bourg de Léon, que l'on contourne. Là, je croise une bande de jeunes types probablement Hollandais sur... rollers. Pas terrible sur cette partie revêtue de graviers !! Au bout d'un chemin à nouveau en sous-bois, indication normale du Chemin mais qui s'enfonce dans un chemin boueux, annonçant un gîte que je n'atteindrai pas puisque le chemin débouche.... au milieu d'un camping. Camping du Colvert je crois !! Pas compris ! Détournement volontaire, faute d'inattention de ma part ? Je continue à travers une forêt magnifique, pour une fois diversifiée. Parmi les pins, il y a, outre les grandes fougères, de nombreux petits chênes, et d'autres essences que je suis incapable de nommer,étant particulièrement nul en matière de botanique.
Je déjeune au milieu de la forêt, seul avec un gros lézard vert, qui, à l'instar du mulot de la forêt du Flamand, s'arrête à quelques pas de moi et me regarde pendant une bonne minute avant de filer. Magie du Camino ?
Puis je continue sous un soleil un peu lourd, forêt plus éparse et retour aux pinèdes. Là je suis fatigué ! Je dois m'arrêter une bonne demi-heure avant de me sentir prêt à reprendre. Cette fois c'est un très beau papillon rouge et noir qui se pose à deux pas et bat des ailes pendant toute ma pause.
Ensuite j'arrive à Maa, un minuscule bourg avant Moliets. Au bord du chemin, une magnifique coquille Saint-Jacques est accrochée à un pilier. Elle me tente - je n'en ai toujours pas - mais restons intègre ! J'arrive à l'hôtel des Ecureuils - ce soir c'est palace - une demi-heure avant un orage très violent qui durera dans les deux heures
13ème Jour - Mercredi 15 juin Saint-Girons Plage => Moliets & Maa
Nouvelle facétie de Maître Jacques ce 16 juin. J'avais parlé dans la matinée sur le ton de la plaisanterie à un client du bar de l'hôtel de Moliets où je logeais de ma frustration face à mon incapacité à trouver une coquille Saint-Jacques. Le soir, il était là avec 2 coquilles trouées et un cordon pour les attacher.
Mercredi 16 JUIN - Repos à Moliets
10ème Jour - samedi 11 juin Saint-Paul en Born => Mimizan-Plage
Départ à 9H00 ce matin du camping "La Clairière" avec Joanna ! Mais d'abord, superbe petit-déjeuner à l'auberge du coin et visite d'une très belle petite église que vous verrez ci-dessous. Le temps est parfait. Mimizan-Plage n'est pas très loin, 15 km, et tout le trajet se fera sur une piste cyclabe dans un cadre qui n'est pas inoubliable. Peu avant l'arrivée, à Mimizan-Ville, énorme usine de traitement du bois, à la fois inesthétique bien évidemment, mais surtout répandant une odeur "difficile" alentour, et c'est un euphémisme.
Et puis, le gag de la journée ! Au loin, peu avant Mimizan-Plage, nous apercevons au loin un type (?) qui a visiblement une coquille Saint-Jacques sur son sac à dos. De loin, nous l'interpellons en lui lançant des "Santiago", "Compostella", "Camino". En vain ! A un moment il (?) se retourne, et, nous voyant, repart de plus belle en accélérant le pas. Incroyable ! Voeu de silence et de solitude ? Nous éclatons de rire et continuons sans jamais atteindre ce fantôme de Compostelle.
Arrivée à Mimizan-Plage ! Clône de Lacanau-Océan, des boutiques de cochonneries chinoises tenues par des blondes de bord de mer typiques, des touristes bien "Français Moyens" avec l'attirail vestimentaire, les conversations, les interpellations caractéristiques, les petits clébards de service, mais peu importe !
Nous nous arrêtons au premier resto disponible et nous goinfrons de la première bouffe civilisée depuis Biscarrose, du thon à la plancha pour moi et... une pizza pour Johanna.
Après, nous allons à l'Office du Tourisme pour obtenir un tampon compostélien, pour moi le plus beau depuis le début.
Et alors, c'est le drame de la séparation des deux compagnons de route. Johanna continue vers Contis les Bains.
Quant à moi, je m'installe à l'hôtel de l'Atlantique pour 24 heures de repos.
Le soir je vais diner à "la Grenouille ailée". La serveuse, compagne du patron je crois, est une bretonne de Saint-Brieuc, région de prédilection de la coquille Saint-Jacques. Le patron a l'air d'avoir bien vécu sans doute à l'étranger. Cependant, pas de coquille Saint-Jacques à l'horizon, mais il me demande de penser à lui et à la grenouille quand je serai à Saint-Jacques. Je le lui promets.
Le dimanche, repos, sauf un aller-retour de 12 km à vélo, loué pour atteindre la seule laverie automatique du coin.
Avant, déjeuner de tapas au "Pit", où tout le monde me souhaite bonne route. Ils me promettent de laisser leur boitier allumé pour que puisse transférer la mise à jour du site. Ce que je fais le lundi matin avant de partir.
Bonne nouvelle : il me reste à peine 1.000 km
Journée de pause à Moliets à l'hôtel des Ecureuils. Journée pluvieuse, ça tombe bien ! J'ai eu beaucoup de chance à ce propos, pas depluie durable jusqu'ici, sauf la nuit et quand je ne marchais pas.
Chronologie du parcours en France depuis le 1er jour, 31 mai 2016, au départ de Royan.
Jeudi 17 juin au Mercredi 22 juin Moliets & Maa => Biarritz => Moliets & Maa Séquence Tourisme
Interruption de quelques jours avec un séjour à Biarritz où je me suis rendu en autocar le vendredi 17, rejoint par mon épouse Chantal et l'un de mes fils,Tristan, le dimanche 19. Le retour à la dite civilisation, foule de touristes et autochtones dans le même style qu'Arcachon est un peu étrange, les conversations semblent tellement vaines, du remplissage de temps, pourquoi alors que l'Espace vide est tellement accueillant lorsque l'on apprend à s'y baigner.
Magnifique baie, superbes pièces d'architectures, belle halle du marché entourée de bars à tapas en pagaille, ou plutôt à pintxos selon l'appellation basque. Tout est cher ! J'ai réussi à trouver un petit hôtel très sympa à 72 €, une affaire dans le contexte, accueil de talent par le jeune couple du "Parc Mazon", nom de l'établissement situé dans un quartier résidentiel à 5 minutes à pied du centre-ville.
La météo est passée au beau fixe le dimanche après beacoup de pluie le vendredi et un peu le samedi.
Je ne vais pas m'étendre sur ce court séjour en famille, let me keep some privacy, séjour bien agréable après mes journées de solitude... tout aussi agréables.
Quelques marches à travers la ville, la visite du musée d'Orient à la richesse extraordinaire en pièces bouddhistes indiennes, notamment de superbes productions des arts gréco-bouddhique et romano-bouddhique, et tibétaines. Les élucubrations guerrières d'Alexandre dit le Grand, adjectif auquel je rajouterais avec un brin d'ironie Mégalomane, ont également eu un côté positif en rapprochant les deux cultures en produisant ces pièces parmi les plus belles de tous les temps. Ainsi, à côté du pire, les pires actions de malades mentaux de haut vol tels qu'Attila, César, Gengis Khan, Napoléon et Mao Dze-Dong ont aussi eu parfois des effets totalement contraires aux objectifs de démantèlement recherchés. Ainsi, l'invasion du Tibet par les armées de la dictature chinoise a provoqué au grand dam de la volonté impérialiste du «grand timonier» une expansion sans précédent de la connaissance de la culture tibétaine à travers le monde entier.
Retour à Moliets en voiture - on ne triche pas sur le parcours - le mercredi matin 22 juin pour reprendre le chemin là exactement où je l'avais laissé quelques jours plus tôt.
Chantal fait quelques centaines de mètres avec moi, soleil magnifique, et me laisse à l'entrée d'un petit bois sur une très belle piste vers Vieux-Boucau.
Un peu plus loin, je tombe sur une jeune femme dont la présence, seule sur ce chemin forestier, en petite robe de ville, me surprend quelque peu. Elle m'arrête pour me demander où se trouve le lac ou l'étang de Moliets. Je n'en sais rien et ne pense même pas à regarder mon GPS dont la consultation lui eut apporté sa réponse. Trop surpris peut être ! Nous continuons donc nos chemins respectifs. Une demi-heure plus tard, j'arrive sur les bords d'un très beau plan d'eau. Si c'est celui qu'elle cherchait elle n'est assurément pas allée dans le bon sens. Je discute avec quelques pêcheurs des aléas de la pêche et du fretin, menu ou pas.
Puis j'entends le pas de chevaux et je suis rejoint par deux femmes, la mère et la fille, qui se baladent sur deux beaux équidés. Nous discutons un moment puis nos chemins divergent. Mais vous allez voir que l'histoire ne se termine pas là.
7 km plus loin, je sors du bois tel le loup affamé mais faute de proie à proximité immédiate, je rejoins un camping muni d'un restaurant et servant des tapas. Je commande un demi de bière et une tortilla aux poivrons et au chorizo. Une splendeur... à 6 €. Oublié les tarifs prohibitifs de Biarritz. C'est ce que j'ai mangé de meilleur à l'heure ou j'écris ces lignes.
Je reprends ma route, traverse le centre de Vieux Boucau où le camino est indiqué sur de toutes petites vignettes difficilement visibles. Heureusement, quelques autochtones corrigent ma trajectoire à plusieurs reprises. C'est alors qu'un cycliste me conseille de suivre la piste cyclable, qui se confond d'ailleurs avec le camino sur ce tronçon, en me disant qu'elle est bien ombragée. Il faut dire que le beau temps s'est transformé en canicule et qu'il fait dans les 36°. Je ne saurai jamais s'il s'est fichu de moi, ou s'il n'aimait pas les pingouins en route pour Saint-Jacques, toujours est-il que je n'ai quasiment pas vu un brin d'ombre sur les 18 km restants le long de la piste cyclable, elle même le long d'une départementale très encombrée d'objets métalliques roulants, polluants et pétaradants. Cette après-midi va s'avérer la plus difficile après la première étape entre Le Verdon-sur-Mer et Montalivet.
Pourtant, en sortant de Vieux Boucau, juste avant de rejoindre la piste cyclable, j'entends un coup de klaxon, et je vois arriver la cavalière du matin (CF supra), cette fois à la tête d'une bande de chevaux vapeur à 4 roues. Elle me propose de m'amener à Hossegor pour m'éviter la canicule, et croyez-le ou non, je refuse...... ce que je vais regretter pendant des heures !!!
C'est un ectoplasme rampant qui arrive au gîte de surfers Sunset House à la limite de Seignosse et d'Hossegor plus de quatre heures plus tard. Je suis là un curieux vieillard au milieu d'une bande de jeunes accros au surf, le visage crêmé, la planche sous le bras. Excellent accueil de tous ! Pierre et sa compagne viennent de la montagne à la mer. Toujours une question de skis me direz-vous ! Jean-Charles, l'hôte des lieux est extrêmement sympathique !
Après mon installation, direction Chez Monette, restau recommandé par Philippe CAMUS, qui fut Hossegorien il y a quelque temps. Un ceviche renversanrt suivi de thon mi-cuit et de couteaux à la plancha ! Oubliée la traversé de la Death Valley pendant des heures un peu plus tôt....
En revenant de chez Monette, discussion impromptue avec les montagnards. Elle (Paula ? désolé de ne plus être sûr de son prénom) s'intéresse à la médecine chinoise et aux «religions»orientales. Inutile de vous dire que la conversation a duré jusqu'à minuit, accompagnée d'une bonne bouteille de Côtes de Gascogne blanc (dieu soit loué ce n'est pas du Tariquet, ce breuvage trop fruité pour être honnête, incontournable dans la plupart des débits de boisson de la région. Ils ne savent pas faire de bon vin, font de l'ombre aux vrais vignerons de Gascogne, mais sont très forts en marketing).
14ème jour de marche - Mercredi 22 juin Moliets & Maa => Seignosse - Hossegor Séquence traversée du désert
J'allais oublier notre expérience d'un match de pelote basque auquel nous avons assisté près de l'hôtel. Spectaculaire, ! Quelle précision, puissance de frappe, maîtrise, et en plus c'est esthétique ! Les gestes tiennent quasiment de la chorégraphie. Magnifique !! Et Chantal a gagné la tombola avec deux places gratuites pour tous les matchs de la saison, que nous avons offertes aux hôteliers. Voici un petit passage du spectacle !
15ème jour de marche - Jeudi 23 juin Hossegor => Bayonne
Peu de faits marquants aujourd'hui !
Tout de même, longer le lac d'Hossegor est un vrai plaisir avec nombre de petites cahutes où l'on peu manger des huitres, mais les eaux du lac me semblent bien basses pour un début de saison après des pluies relativement substantielles même si ces dernières furent beaucoup plus modérées dans la région qu'ailleurs en France.
Tarnos, Capbreton, Labenne, Ondre, Tarnos, tout celà se ressemble, pinèdes et beaucoup de maisons fermées, résidences secondaires qui ne s'animeront qu'à la fin du mois, ou le mois suivant.
L'entrée dans Bayonne n'a strictement aucun intérêt, industries, commerces, grandes surfaces, toutes les verrues de ces centres où s'agglomèrent les représentants urbains de notre espèce sans que je comprenne très bien pourquoi ils ne fuient pas ces endroits où tout est contraint, même leur espace de vie et les panoramas sinistres qui les entourent. Vous me direz qu'ils ont la chance d'avoir la mer et la forêt à deux pas, c'est vrai !
Puis c'est le centre de Bayonne, dont le principal pont ci-dessous qui porte le nom de Saint-Esprit. Météo très incertaine et beaucoup de vent !
Vendredi 24 juin Pause d'une journée à Bayonne
Une vraie ville avec du caractère ! Aucun des côtés artificiels des stations pour prédateurs enrichis et résidents à dimensions temporelles variables tels qu'à Biarritz et Arcachon. Vraie ville avec de vraies gens de toutes conditions, et une belle architecture régionale.
Journée de promenade, de préparation des jours à venir et de dégustation des spécialités locales. Allez donc à l'Auberge du Petit Bayonne, accueil on peut plus chaleureux et cuisine locale à la fois simple, délicieuse et à un prix abordable.
Rien à voir avec l'arnaque du déjeuner à l'hôtel restaurant des Basses Pyrénées où l'on appâte le chaland avec un menu à 18,50 € très alléchant et certes de très bonne qualité, mais qui ne propose que des vins médiocres au verre. A défaut il n'y a pas de demi-bouteilles (on ne peut plus incongru et anti-commercial aujourd'hui) et lorsque en désepoir de cause vous demandez conseil pour une bouteille sachant que vous n'en boirez au plus que la moitié on vous fourgue un Irrouléguy à ..... 42 € sans vous annoncer le prix. Parfaitement malhonnête !! Margoulins ! A fuir !
Mieux vaut contempler les photos de cette superbe ville.
Mentionnons auparavant l'excellent Hôtel Côte Basque qui propose des forfaits très raisonnables, petit-déjeuner compris aux pélerins en route pour Compostelle.
16ème jour de marche - samedi 25 juin Bayonne => Saint-Jean de Luz La Saint-Jean à Saint-Jean de Luz
La sortie de Bayonne est encore moins agréable que l'entrée. Grands boulevards et automobiles agglutinées déversant leurs poisons et leurs pétarades sans vergogne.... Puis chemin beaucoup plus calme, étang de Bidos, et Bidart déjà visité avec Chantal le soir de la fête de la musique, charmant petit bourg typique avec un très beau lavoir restauré où nous avions écouté une chorale basque superbe. La place principale contient laposte, la mairie, deux restos, un fronton et une petite église fortifiée.
Après avoir longé le sentier côtier, j'arrive à Saint-Jean de Luz..... le jour de la fête de la Saint-Jean !!!! Une ambiance incroyable, des chorales locales et des orchestres dans toutes les rues, tout le monde est habillé en rouge et noir avec un foulard rouge (voir ma tenue adaptée en page principale). Je m'installe dans le seul hôtel où il reste une place grâce à l'Office du Tourisme. Danses et rondes sont de plus en plus nombreuses, notamment sur la place Louis XIV. Je suis en train de déguster un petit rioja dans une rue bourrée de monde quand tout à coup - nouvelle espièglerie de Maître Jacques ? - je tombre nez à nez avec mon vieil ami Roger GARCIA que j'avais perdu de vue..... il y a à peine 20 ans !!! Retrouvailles et embrassades ont été suivies de nourritures terrestres abondantes telles que des cromesquis de boudin basque, à tomber, et de boissons encore plus terrestres, en nombre.... juqu'à fort tard..... Roger prend alors la décision de m'accompagner à pied le lendemain jusqu'à la frontière espagnole à Hendaye, le long du sentier côtier qui est à l'écart du chemin «officiel» beaucoup moins agréable a priori, ce que j'accepte avec grand plaisir.
17ème jour de marche - Dimanche 26 juin Saint-Jean de Luz => Hendaye => Irún Franchissement de la Bidassoa, y pues alegria ?
Ce dimanche matin, lendemain de fête, il crachine un peu, à l'intérieur comme à l'extérieur. Roger me rejoint dan un bar pour prendre un petit-déjeuner. Nous trichons un peu en voiture jusqu'à l'extérieur de la ville, puis nous rejoignons le sentier côtier. Le sentier des douaniers suit la route, plus ou moins, sauf si l'on descend et que l'on remonte chaque crique et chaque plage, ce que nous ne ferons pas. Le parcours est sportif avec de belles montées. Pour la plus longue, qui doit faire dans les deux kilomètres à vue de pieds, Roger me propose de prendre mon sac à dos, qu'il gardera courageusement jusqu'au sommet, pas très loin de Hendaye. Les paysages sont superbes que ce soit côté collines ou côté mer. Vous en aurez un aperçu brumeux ci-dessous. Mon téléphone a dû prendre de l'humidité et toutes les photos ce matin sont floues y compris celle de Roger, qui apparait dans un brouillard totalement artificiel, tel un fantôme surgi du passé.....
Arrivée à Hendaye, très belle et immense baie en arc de cercle. Nous prenons un pot près de la plage, j'essaie d'aller faire tamponner ma crédence à l'Office du Tourisme..... fermé !!! J'ai toujours un mal fou à comprendre que l'OT d'une ville hautement touristique puisse être fermé un dimanche. Ceci dit, à leur décharge, il était ouvert dans la matinée, et nous sommes arrivés une dizaine de minutes après sa fermeture.
L'objectif est ensuite de rejoindre l'embarcadère à partir duquel une navette traverse la baie toutes les demi-heures à destination de Hondarrabia du côté espagnol. Nous sommes stoppés en route par les odeurs alléchantes d'un restaurant sur le port de plaisance où nous dégustons un fort agréable déjeuner.
Mais je viens de me souvenir qu'il fallait que je passe à la pharmacie de la gare pour acheter un répulsif contre les punaises de lit qui se prélassent dans certains gîtes et vous dévorent tendrement, avec démangeaisons très douloureuses pendant des jours à la clé, punaises qui selon les pélerins, hantent un bon nombre de ces gites en Espagne. On oublie donc la traversée en bateau et nous voilà partis pour la gare, à l'autre bout de la baie, soit une bonne heure de marche sous un soleil radieux.
Arrivés à la gare, Roger repart en train vers Saint-Jean de Luz, je m'insalle à l'hotel de la Gare, très correct, tenu par une dame accueillante, hôtel qui propose un forfait pélerins à 55 € la nuit petit déjeuner compris. Il y a aussi des chambres à 40 € dans une annexe mais avec partage des «commodités».
Je rouve enfin l'aérosol bio anti-punaises à la seule pharmacie qui vend ça dans la région - j'en ai cherché à Bayonne et à Saint-Jean de Luz sans succès - merci au site www.chemindecompostelle.com qui donne le nom de ce produit, clako punaises, et la liste des points de vente.
Le dimanche soir, je prends la décision de traverser le pont de la Bidassoa, à quelques centaines de mètres de l'hôtel, pour atteindre l'objecitf de la première phase mon périple, la frontière espagnole, et aller manger quelques tapas, ou pintxos, à Irún où se fête aujourd'hui la Saint-Martial, patron de la ville.
Séquence émotion lorsque je passe effectivement du côté espagnol au mileu du pont.
Pour la fête de Saint-Martial, soit c'était la veille, soit les Basques du nord de l'Espagne sont nettement moins expansifs que ceux du sud de la France. Il y a bien un orchestre discret sur la place principale, beaucoup de monde dans les rues, mais c'est tout.
Je rentre donc sagement à l'hôtel après quelques tapas sans grand intérêt (sauf celles au jamón de bellota de Jabugo).
Là, je commence a avoir sérieusement mal au bas de la jambe droite, douleur lancinante qui va persister pendant toute la nuit.....
Nouvelles du Camino au 28 juin
Les nouvelles ne sont pas bonnes. Depuis Bayonne, je ressens une douleur croissante à l'avant de ma jambe droite. En démarrant hier matin pour traverser le pont de la Bidassoa vers Irún et donc passer en territoire Espagnol, la marche devient très difficile à cause de la douleur, qui n'a pas cessé y compris pendant la nuit à Hendaye. Au regard de la difficulté connnue de l'étape vers San Sebastian, je décide d'un coup de renoncer, au moins pour quelques jours, et je retourne à Hendaye où je prends un train pour... Saint-Maixent l'Ecole. Ce sera un «repos du guerrier» de quelques jours ou au pire jusqu'en septembre selon la gravité. Ca ne sert à rien de rester à Hendaye pour payer des frais de séjour élevés jusqu'à réparation. C'est donc à partir de La Mothe Saint-Héray que je mets à jour le site. Plus facile qu'avec un laptop poussif et une lampe frontale sous la tente....
Situation au 30 juin
Les nouvelles sont décidément plutôt négatives. J'ai à nouveau mal à ma jambre après quelques tentatives locales de marche sportive.
Je vais donc prolonger mon séjour d'au moins une semaine ou deux avant de repartir... sur un bon pied, voire attendre septembre pour bénéficier de conditions climatiques plus douces qu'en juillet ou en août et de plus de place dans les gîtes accueillant les pélerins.
La semaine prochaine, ce sera donc la Bretagne avec mon épouse, et puis j'aviserai. Je compte bien garder la forme en planifiant quelques randonnées pédestres autour du Morbihan... ce qui me permettra également d'évaluer régulièrement l'état de la jambe rebelle.
Et alors que je pensais être totalement délivré de mes pensées adventices, un étrange coléoptère vole au dessus des arbres (photo ci-dessus à droite). Sauf qu'il ne s'agit aucunement d'un coléoptère. Devinez !